vendredi 10 août 2007

Généalogie et Histoire III

Gérard de Luxembourg, alias Gérard de Durbuy, son histoire.

On sait que Gérard, comte de Durbuy, seigneur de Roussy né le 23/11/1223 occupait Durbuy, bien défendu par un château féodal dont on suppose la construction au Xième siècle déjà, qu’il décéda le 28/2/1303, qu’il possédait aussi Chéoux. De plus, en 1284 il reçut Melin comme seigneurie particulière du duc Jean Ier.
Gérard de Durbuy, tout comme Jean l’Aveugle (fils de Jean VI), né le 10/8/1296, comte de Luxembourg, de Laroche, marquis d’Arlon et roi de Bohême après lui, fortifia la petite ville de Durbuy laquelle devint une seigneurie Hautaine dominant Wéris, Grandmesnil, la Sarte, terres affranchies entre 1275 et 1314, cédées en engagère dès 1342 et ce, jusqu’en 1795.

Il est fils cadet de Waleran IV duc de Limbourg dit Waleran d’Arlon, sire de Monschau et de Ermesinde de Namur - Luxembourg née en 1186 décédée le 3/3/1247 ou le 17/2/1247, épousée le 10/6/1214 (seconde épouse)
veuve de Thibaut Ier comte de Bar + 19/2/1214 (et du Luxembourg par son mariage)

Ermesinde comtesse de Luxembourg, marquise d’Arlon, était la fille unique de Henri l’Aveugle comte de Luxembourg et Namur et d’Agnès de Gueldre - Wassemberg. De son premier mariage elle garde le Luxembourg, et veuve une seconde fois, elle l’administrera seule durant 21 ans.
petite-fille de Godefroid Ier de Namur et de Ermesinde de Luxembourg
petite-fille du côté maternel de Henri II de Wassemberg et de Laurette de Haute Lorraine

Deux filles et deux fils sont nés du comte de Bar et Ermesinde de Namur - Luxembourg:

- Renaud comte de Bar
- Elisabeth du Bar née en 1200 + 8/8/1262
x Walram V le Long de Limbourg, ci-dessous

- Marguerite de Bar
x Hugues III de Vandémont en 1231
xx Henri de Dampierre en 1245

- N. de Bar

Waléran IV de Limbourg 1180-1226 comte de Luxembourg en 1214 (participe à la 3ème croisade) son blason apparaît en 1214, c’est le même que celui de son père mais le lion est couronné. Seigneur de Montjoie. Tente, durant de nombreuses années de récupérer le comté de Namur au nom de sa 2ème épouse, Ermesinde. Il succède à son père en 1221 - d‘après la chronique d‘Albéric de Trois Fontaines -. Il participe à la croisade prêchée par le pape Honorius III de 1224 et décède à Crémone, en rentrant….

Fils de Henri III de Limbourg (lequel participe à la 3ème croisade et à la bataille de Bouvines en 1214)
+ en 1221, son blason est daté de 1208, les burelles apparaîtront, non pas comme des brisures, cadets ou bâtards, mais spécifiques aux descendants d’Ermesinde, épouse de Waléran IV.

et de Sophie de Sarrebruck

Petit-fils de Henri II de Limbourg né en 1110 + 8/1167 à Rome
et de Mathilde de Saffenberg épousée en 1136 (xx Laurette de Haute Lorraine en 1150)

Arrière-petit-fils de Walram III de Limbourg 1080-13/8/1139
et de Judith (Jutta) de Gueldre - Wassemberg née vers 1090 + 1/7/1161
veuf de Cunégonde de Basse Lorraine + 1214
fille de Ferry Ier de Basse Lorraine et de Ludmilla de Pologne
dont il avait eu :

1 Henri IV de Limbourg
x Irmengarde de Berg en 1220

2 Sophie de Limbourg + 1226/1227
x comte Frédéric II d’Altena en 1217, + en 1226

3 Mathilde de Limbourg + après 1/4/1234
x Guillaume III de Julich en 1215, + Damiette 1218

4 Walram V le Long de Limbourg seigneur de Poilvache + 1242
x Elisabeth de Bar en 1237, née en 1200 + 8/8/1262
fille de Thibaut Ier comte de Bar et de Ermesinde de Namur, sa belle mère

De son mariage avec Ermesinde de Luxembourg, trois enfants :

1 Henri de Luxembourg dit Henri le Blond, comte de Luxembourg et Limbourg
né en 1217
x Marguerite dame de Ligny en 1240
fille d’Henri II de Bar, comte de Bar

Il faut savoir que parmi ses descendants on trouve :

- Henri VII de Limbourg, comte de Luxembourg, roi des Romains, empereur du
St Empire Romain Germanique
x Marguerite de Brabant, fille de Jean Ier du Brabant
dont : - Marie de Luxembourg x Charles Martel
- Béatrice de Luxembourg x Charles II roi de Hongrie
- Jean Ier l’Aveugle roi de Bohême

2 Gérard de Luxembourg comte de Luxembourg dit de Durbuy, qui suit
3 Catherine de Luxembourg + 1255
x Mathieu de Lorraine en 1225 + 1251

Gérard de Durbuy alias Gérard de Luxembourg alias Gérard de Limbourg
Né le 23/11/1223 + le 28/2/1304, il aurait donc près de 80 ans à son décès. Seigneur de Durbuy, Roussy et Villance.
Le 12/6/1289 il atteste encore à l’occasion du mariage de sa fille Marguerite avec Jean III de Ghistelles.
Et voilà qu’en 1309 on le donne pour résidant à Chéoux !
« burelé d’argent et d’azur, au lion de gueules brochant, couronné d’or au
lambel de même
»

alias
« burelé d’argent et d’azur, au lion de gueules couronné d’or au lambel
à 5 pendants d’or brochant »

Gérard III de Luxembourg dit le comte de Durbuy
x Mathilde de Clèves en 1253 + avant 1304
fille de Thierry de Clèves 1214-1245
et de Elisabeth de Brabant + 1273

dont descendance : famille dite de Durbuy…

1 Ermengarde de Durbuy, l’aînée, née vers 1260, décédée après 1308
x Gerhard V de Blankenheim né vers 1250 + après le 18/7/1309
« d’or au lion de sable au lambel à 5 pendants de gueules brochant »
fils de Frédéric de Blankenheim
et de Mechtilde de Blieskastel
dont deux filles :

- Catherine de Blankenheim
x Arnold Ier de Raadt + 1330

- Mathilde de Blankenheim
x Thierry IV de Walcourt ça 1270 + 1317
fils de Thierry III de Walcourt ça 1230 + 1276
et de Joie de Condé

2 Catherine de Durbuy-Luxembourg née vers 1254 + 26/9/1326 ou le 12/10/1328
x Albert de Voorne le 30/12/1280 comte de Seeland, sire de Voorne + 12/1287
« de gueules au léopard lionné d’or, armé et lampassé d’azur »

fils de Hendrik de Voorne + 1259
et Catherine de Cysoing
xx Wolfart Ier de Borsselen décédé en 1289
dont, du premier lit :
- Hendrik de Voorne + après 1327 x Aleidis de Cuyck
- Gérard de Voorne + 1337
x Heilwig de Borsselen + 1328
xx Elisabeth de Clèves * + 21/11/1382
fille de Dietrich de Clèves + 25/7/1346
et de Marguerite de Gueldre + 4/7/1331

3 Mathilde de Durbuy-Luxembourg née vers 1257
x Baudouin III de Henin sire de Fontaine l’Evêque et Sébourg, seigneur de la
Marche + 1295
« d’azur à cinq billettes d’argent posées en sautoir » (blason le plus simple)
fils de Baudouin II de Henin + après 1274 chevalier, sire de Fontaine l’Evêque
et Sébourg
et de Isabelle de Hainaut dit/ou Mahaut de Bousie
petit-fils de Baudouin Ier de Henin seigneur de Henin en 1229, Cuincy en 1230,
chevalier
et de Mahaut de Fontaine l’Evêque
arrière-petit-fils de Baudouin II de Cuinchy
et de Marie de Henin + avant 1229
dont :

- Marie de Mortagne et Boulogne + 1355
x Jean de Berlaer

- Baudouin IV de Henin
x Aliénor d’Apremont décédée en 1350
fille de Geoffroy III d’Apremont



« de gueules à la croix d’argent »

et de Isabelle de Quiévrain *
dont : - Isabeau de Henin + 1349
x Robert de Condé + 21/4/1359 seigneur de Strepy et Héry,
sire de Morialmé

4 Agnès de Durbuy née vers 1258

5 Pentecôte (Yvette) de Durbuy née vers 1259
x William de Tournai ** le 1/1/1299, seigneur de Rumes 1268-1302
« de gueules à la tour d’argent d’où sort un lion de sable »
(dit de Lorraine)
fils de Arnould de Tournai seigneur de Mortagne, châtelain de Tournai né en
1220 + en 1280
et de Yolande de Coucy
xx Isabelle d’Oudenarde ci-dessous
xxx Elisabeth de Sloten
xxxx Isabelle de Wilde d’Espel

6 Isabelle de Durbuy dame de Roussy née vers 1264
x Henri VII de Grandpré, seigneur de Livry né en 1265 + avant 1287
fils de Henri VI de Grandpré comte de Grandpré, seigneur de Livry
(qui dû très certainement avoir participé à la croisade des Albigeois du fait
qu’il avait épousé la fille d’Amaury de Montfort, fils de Simon de
Montfort, chef de la croisade des Albigeois
suivre La croisade des Albigeois

et de Isabeau de Brienne dame de Rameru, épousée en 1237, + 4/9/1274
veuf de Laure de Montfort épousée en 1267
fille de Amaury de Montfort né en 1195

dont :
- Gérard de Grandpré, chevalier, seigneur de Houffalize et Roussy
+ 29/12/1356
- Henri de Grandpré
« burelé d’or et de gueules »

x Béatrice de Luxembourg, dame de Houffalize 1289-1310 épousée avant le
1/12/1321
fille de Henri bâtard de Luxembourg + 1288
et de Isabelle de Houffalize
xx Isabelle d’Oudenarde le 1/12/1321
fille de Arnould d’Oudenarde, chevalier, pair de Flandre
et de Isabelle de Hainaut épousée le 23/6/1274 à Sébourg

7 Marguerite de Durbuy-Luxembourg née vers 1261, alias Marguerite de
Luxembourg alias Marguerite des Prés
x Jean III de Ghistelles selon un acte du 12/6/1289 chevalier,
seigneur d’Ingelmunster, de Ghistelles
« de gueules à un chevron d’hermines »

fils de Jean II de Ghistelles , seigneur de Ghistelles et Formeselle né
vers 1250 + 9/8/1281
et de Isabeau de la Woestine + après 1308
dont :

- Jean IV de Ghistelles + 1346 à Crécy
x Maria de Haveskerque
fille de Pierre de Haveskerque
et de Marie de Straeten
xx Marie de Luxembourg + 1337
fille de Walram de Luxembourg, comte
et de Jeanne de Beauvoir née en 1250
dont deux enfants :
xxx Yolande de Borles

« Gérars de Luxembourgh sire de Durbuy et Mehaus, sa feme, dame de cel meismes liu, faisons savoir ke comme ensi soit ke nous païens ahieretée no chière fille Margherite pour le mariage kele fait avoce mon seingneur Jehan de Ghistel, seingneur de Ghistele, de Formeseles et de La Wastine…. " Stirum Limbourg 1868

8 Marie de Durbuy dite de Bouchout née vers 1266
x Jean de Trazegines - son ancêtre, Othon II de Trazegnies, participe à la 3ème
croisade -

Indications tirées de Lefort et complétées par les régistres paroissiaux de
Rendeux St Lambert

« En 1304 vivait à Chéoux Gérard comte de Luxembourg et en 1309 résidait aussi à Chéoux Gérard comte de Durbuy »
Ajouté en note en bas de page : "Il n’a pu être établi que ces deux comtes étaient parmi les ancêtres des seigneurs de Chéoux……."

Mais les deux personnages cités étaient une seule et même personne…et on sait que Gérard de Durbuy résidant bien en son château de Durbuy, mais qu‘il avait des biens à Chéoux….. comme d’ailleurs de biens situés à Durbuy étaient dans l’escarcelle de la famille de Chéoux.

Dans son livre sur l’histoire locale de Chéoux, Jean Collet précise que Melchior de Chéoux serait un lointain descendant de Gérard de Durbuy qui avait des biens à Chéoux…….
On sait qu’il y avait des fondées à Férot en 1380 déjà, et, cent ans plus tard, Jehan le Marchan et Lambert de Lardenois s’occuperont de ces forges, étant proches collaborateurs, si pas de cousinage, avec le seigneur de Durbuy, à ce moment, Evrard de la Marck qui prendra l’engagère sur la terre de Durbuy en 1471.
Au nouveau fourneau, en 1527, nous trouverons Thomas le Bâstard (de Lardenois), fils de Lambert su-nommé, dont la fille épousera Henri de Harre, seigneur engagiste pour cette même forge et dont la propre fille épousera Thiry Bernard de Chéoux, fils de Bernard de Chéoux qui céda le vicomté à Guillaume de My !

La possibilité que les gendres de Gérard de Durbuy, qui semble, en première lecture, n’avoir eu que des filles, puissent être issus ou engendreraient un Chéoux est exclue du simple fait que ces Chéoux sont déjà cités, au plus tôt, en 1275. On sait que Bernard de Chéoux hérite de biens sur Chéoux, Durbuy et même Laroche, ce qui n’est pas le cas pour les gendres de Gérard de Durbuy, aucun n’est cité comme seigneur ou possesseur de ces lieux……

Gérard de Luxembourg, comte de Durbuy est cadet de famille, son frère Henri V le Blond est comte de Luxembourg, et quand on sait que Durbuy est la plus petite ville de Belgique ……. à moins de retrouver toutes les possessions de Gérard de Durbuy, ou son testament. On voit également qu’il avait à cœur de marier ses filles avec les seigneurs du cru… pour étendre son pouvoir ?
Nous verrons plus loin ce qu’en disent nos chroniqueurs.

Les gendres de Gérard de Durbuy vont se disputer l’héritage. Gérard de Grandpré, son petit-fils, fils de Henri de Grandpré et de Isabelle de Durbuy, renoncera à ses prétentions sur la succession moyennant 100 livres de terre petits tournois, assignés sur le moulin d’Aumas, la terre de Roussy avec son château, châtellenie et toutes les dépendances que Henri VI, fils bâtard de Henry le Blondel déjà décédé, lui abandonne en 1304.
Les seigneurs de Grandpré peuvent être prétentieux, ils ont raté de peu l’héritage fabuleux du duché de Luxembourg, Henri II de Grandpré, leur ancêtre, avait épousé Lutgarde de Luxembourg, sœur de Conrad II de Luxembourg décédé sans hoirs……

Gérard V de Blankenheim époux de Ermengarde, fille aînée de Gérard de Durbuy, va, lui aussi réclamer, en 1306, une part de la succession puis renoncer moyennant 100 livres de terre petits tournois et 2.000 livres de monnaie.

Gérard de Durbuy, en tant que second fils de Waléran de Limbourg et de Ermesinde de Luxembourg n’était pas destiné à avoir de grands biens ni de nombreux fiefs. Ermesinde veillait à ne pas morceler son territoire et dans ce but associa très tôt son fils aîné Henri, comte de Luxembourg, dit le Blondel à la gestion du patrimoine familial.

Gérard reçoit donc le fief de Durbuy, dit-on, et sa sœur Catherine les terres de Poilvache et Marville. Curieusement, en 1243, c’est encore Henri le Blondel qui gère les terres de Durbuy et qui portait le titre de seigneur de Durbuy.

Il semble que les deux frères en faisaient voir de toutes les couleurs aux moines de l’abbaye de Stavelot-Malmédy au point que le légat pontifical Hugues de Sainte
Sabine dû intervenir.

Le 23/6/1247 Henri cède à Gérard les terres et châtellenie de Durbuy avec juridiction sur tous les hommes qui s‘y trouvent, ainsi que ceux qui demeurent sur les terres de l’abbaye situées de Durbuy à Havelange, puis Liège, en passant par Huy, bref, tout le long de la Meuse. Henri lui donnera également les terres de Villance et de Famenne, de Dalheim et de Filsdorf. En contrepartie, Gérard renonce à toutes prétentions quand aux héritages paternels et maternels et devient seigneur de Durbuy.

On trouve Gérard de Durbuy fort occupé de politique, tant extérieure à son comté de Durbuy, - mais quoiqu’on dise, Durbuy n‘était pas un comté- qu’intérieure. On le retrouve très souvent aux côtés de son frère, en tant que témoin, arbitre ou garant. C’est sans doute pour cette raison qu’il sera toujours désigné comme Gérard de Luxembourg préférablement à Gérard de Durbuy. Il semble que le seul désaccord des deux frères l’ait été au sujet du marquisat de Namur, échut à Guy de Dampierre. Henri règle ce différent par le biais de liens matrimoniaux que Gérard n’approuve pas, car il doit renoncer (le 29/5/1265) définitivement à ses prétentions sur le Namurois.
C’est en 1270 que Gérard va se trouver impliqué, cette fois, dans la fameuse « guerre de la vache » qui l’oppose, lui, son frère et le comte de Flandre, à Jean d’Enghien, évêque de Liège.

Ses états vont se trouver souvent envahis par l’armée liégeoise de l’évêque, Henri le Blondel le vengera en brûlant une partie de Ciney. Le roi de France va devoir intervenir pour calmer les esprits.
D’après Wampach dans son histoire du Luxembourg, la guerre dite de la vache a bien existé mais aucune vache n’est à l’origine du conflit. Il s’agissait seulement de contestations territoriales entre Jean de Beaufort vassal de l’évêque, qui inféode sa terre et son château au comte de Namur (lequel sera soutenu dans sa défense par le comte de Flandre) ce qui n’est pas du goût de l’évêque, décidément bien batailleur, qui lance alors l’offensive.
Il est probable, sinon certain, qu’une vache fut volée, et le voleur pendu hors de sa juridiction, mais cela ne fut pas la cause première de la bagarre.

Gérard interviendra à nouveau dans un conflit qui mettra face à face, cette fois, l’archevêque de Cologne, Siegfried de Westerburg et le duc de Limbourg, et peu après il interviendra encore dans la guerre de succession du Limbourg……il est lui-même sur la liste des héritiers potentiels. Cinq ans d’hostilités avec, d’un côté le duc de Brabant et ses alliés, et de l’autre, l’archevêque de Cologne ! La très fameuse bataille de Woeringen marquera la fin de la tranche d’histoire du Limbourg puisqu’il sera rattaché au Brabant. Gérard qui, en tant qu’héritier, occupait une place non négligeable dans cette course, abandonne ses prétentions et se range du côté de Jean Ier duc de Brabant (Mathilde, sa femme, était apparentée au duc de Brabant…) d’autant que ce dernier promet, le 20/10/1283, à Gérard de Durbuy, un revenu annuel de 300 livrées de terre, et le 24/1/1285 ce dernier renonce au Limbourg et transporte ses droits à Henri de Hesse, au nom du duc de Brabant. En échange il recevra Mélin près de Jodoigne, avec tous les biens et juridictions y afférant.
Henri de Luxembourg dit le Blondel part en Syrie en 1270, il sera de retour le
27/6/1271.… Il n’est pas écrit que Gérard de Durbuy l’accompage…..

Par contre, il est certain qu’il participe à la croisade d’Aragon de 1285 puisque nous avons deux documents qui l’attestent.
Aucune trace de sa présence à l’expédition vers l’Aragon en 1276, laquelle campagne
fut un fiasco, ni à Bordeaux, lors du Jugement de Dieu en 1283, mais cela ne veut pas dire qu’il n’y était pas.

« Il est, en effet, très difficile de retrouver les participants de ces batailles à cause de l’époque et de l’éloignement, peu de chroniqueurs ont envie d’ entreprendre un tel voyage, et, d’autre part, les chroniqueurs qui sont sur place ne font pas la différence entre Flamands, Allemands, Hesbignons, Brabançons, pour eux, Jean Ier duc de Brabant n’est qu’un petit seigneur local par rapport aux forces en place, roi d’Angleterre, roi de France, roi de Castille, roi d’Aragon et papauté »
Informations de Sergio Boffa,

Donc, quelque temps plus tard, Gérard de Durbuy accompagne Jean Ier duc de Brabant dans un voyage en Aragon (voir récit général de cette chevauchée) moyennant 1166 livres, 13 sous, 4 deniers tournois, ce qui représente une avance sur le total des 3.500 livres promis. Il s’engage à accompagner le roi Philippe III de France sous la bannière de Jean de Brabant, accompagné de quatre seigneurs de ses états.
Il est peu probable qu’un Chéoux l’accompagne, étant donné que ces derniers ne sont pas sur sa juridiction mais dépendent des seigneurs de Laroche, mais pas exclu non plus.
En fait, les expéditions ibériques durèrent de 1276 à 1285. La première tentative, de juillet à novembre 1276, avorta, parce que mal préparée. En effet, l’armée manque rapidement de vivres et se replie sans livrer bataille.
La deuxième expédition finira bien mal également, (voir ce récit) le duc de Brabant échappera de peu à la mort, étant atteint, comme la plupart des hommes, du mal qui décime les survivants
Entre ces deux expéditions, le 1er juin 1283, eut lieu le jugement de Dieu de Bordeaux. Pierre III d’Aragon s’empare du pouvoir en Sicile. Philippe III réagit directement et envoie un contingent sous les ordres de Pierre d’Alençon et Robert d’Artois pour régler la situation et empêcher cette main mise aragonaise. Toutefois, et pour éviter une tuerie générale, il est décidé que seuls cent chevaliers de part et d’autre combattront, la Sicile reviendra au parti vainqueur. Outre des chevaliers
Français, on trouve trois hesbignons et un brabançon, le duc de Brabant sera présent également, accompagné de dix de ses hommes. Tous se retrouvent donc à Bordeaux. Ces hommes étaient de grande renommée et semblaient des géants, ils étaient choisis pour leur force. Ce sont : Guillaume Maclair de Hemricourt, le sire de Haneffe, Wautier de Momale, Franck le bastard de Wezemael, fils d’Arnould II de Wezemael, châtelain de Namur. Nul doute qu’ils étaient eux-mêmes accompagnés d’écuyers et de serveurs divers.

Mais Pierre III refusa la bataille et s’en retourna sans coup férir en Aragon.

Jean Ier du Brabant augmente encore les biens qu’il cède à Gérard, 200 livres de Louvain à prélever sur la recette de Tirlemont et le 5/6/1288 il sera sur le champs de bataille de Woeringen, bataille capitale pour le duché de Brabant qui prend ainsi possession du duché de Limbourg.
Cette bataille sera longuement contée par Jean Van Heelu, chevalier teutonique, commandeur de la commanderie de Bekkevoort et témoin oculaire qui en écrira la chronique à la demande du duc de Brabant.
Les auteurs pensent que Gérard de Durbuy n’y était pas présent, puisqu’il avait lui-même des droits sur cette succession Limbourgeoise, mais il n’était pas l’ennemi du duc de Brabant, au contraire il semble qu’ils s’entendaient fort bien …….

Si Gérard de Durbuy s’active à l’extérieur de Durbuy, il suit un politique de gérance intérieure assez chaotique. Sous prétexte de sauvegarde et protection de bois et terres appartenant aux abbayes de la région, il cause de nombreux dommages dans ces bois et tente de se les approprier. Des experts sont désignés, il est dans son tort mais il s’approprie les bois, fermes et autres biens appartenant au monastère du Val Saint Lambert. Liège et Cologne tentent d’intervenir et l’affaire arrive finalement entre les mains du pape Nicolas IV ! Une bulle du 15/5/1292 désignera des juges afin de régler le conflit, ils attendent Gérard à Reims. C’est seulement quatre ans plus tard que cette affaire se règlera. Gérard de Durbuy reconnaît ses torts et, bon prince, donnera ces biens à l’abbaye…
Comme si cela coulait de source, Gérard de Durbuy aura aussi des démêlés avec l’évêque de Liège, Jean IV de Dampierre, touchant cette fois le village de Paille, que l’évêque a acheté à Gérard, mais celui-ci ne le lui cède toujours pas. Une bataille aura même lieu vers 1280 à Mont Saint Rahy. Jean Ier de Brabant devra intervenir, Gérard cèdera finalement le village, mais il en coûtera 800 livres tournois de plus à l’évêque.


Gérard de Durbuy, quoique ayant cédé la dîme de Borlon au chapitre de la collégiale de Liège, était plutôt contre le clergé en général puisqu’on le voit réussir à prendre possession d’une partie des bois de Villers appartenant cette fois à l’abbaye de Nivelles.

Il est vrai que la seigneurie de Durbuy, comme bien d’autres sans doute, était entourée de seigneuries foncières, que le seigneur le plus puissant, ici Gérard de Durbuy, essayait de rassembler sous sa férule. Il semble que Gérard y soit parvenu puisque Durbuy, tout en étant la plus petite ville d’Europe, fut très tôt affranchie, connue sous le vocable de « Terre de Durbuy » et que les expansions anciennes représentent pratiquement son territoire actuel.

Gérard de Durbuy se préoccupe également de ses sujets, il affranchit la ville de Nassogne le 29 janvier 1275, (c’est donc que Durbuy l’était déjà à cette date) y supprime certaines corvées et redevances … en fait, assez curieusement, il y instaure des coutumes assez semblables à celles qui avaient été créées en Bigorre en 1097.
En plus de s’occuper du bien être des localités dépendant de sa seigneurie, Gérard de Durbuy se montrait, parait-il, généreux envers les seigneurs de ses terres qui lui rendaient hommage, tels, Jacques d’Orchimont, Gérard d’Hollenfels, Robert d’Usdange, Simon de Kayl, Guillaume de Mortagne.
Nous avons vu que Chéoux-Rendeux ne fait pas partie de ces terres…..

Outre ses mains mises sur des biens du clergé, Gérard de Durbuy acquiert légalement
des biens à Ocquier, Jenneret, Arras, Bande, Oneux et probablement bien d’autres.
Il échangera Villance et Transinne contre mille livrées de terres situées dans le Hainaut avec Jean de Hainaut.

Et voilà qu’il décide de frapper monnaie. Si sa terre était une terre franche, il en avait parfaitement le droit, néanmoins il accepte, le 12/11/1298 d’interrompre ce trafic et même de retirer les pièces en circulation.
Gérard de Durbuy est, dit-on, décédé avant l’année 1304 car c’est à ce moment que l’on voit s’élever les premiers conflits autour de son héritage, qui devait quand même être important.
Alors, qui est Gérard de Durbuy cité en 1309 ? Erreur d’un premier auteur retransmise d’écrit en écrit ?

Nous ignorons toujours, à ce stade, si Gérard de Durbuy avait un fils, si celui-ci l’accompagnait lors de ses expéditions en Aragon et s’installa là bas pour donner naissance à une branche Chéoux dont les descendants portent encore le nom à ce jour, mais il semble que le petit village de Chéous dans les Pyrénées existait déjà, attesté en 1256 grâce à un écrit d’abbaye, dès lors l’hypothèse d’un Chéoux fils naturel de Gérard de Durbuy, transfuge de surcroît, s’écroule bel et bien.

*Résumé sur Gérard de Durbuy au départ de l’article de Nicolas Contor dans le Bulletin Trimestriel de « La Terre de Durbuy » d’après des faits relatés par Wampach, A. De Leuze, Jean Ninane, F. Pirotte, Vannérus.

Augmenté, quant aux campagnes vers l’Aragon, de notes d’après l’article de Sergio Boffa, sur les « Soutiens militaires de Jean Ier duc de Brabant à Philippe III roi de France durant les expéditions ibériques de 1276 et 1285 »

Et quelques livres vus aux archives de la Bibliothèque Nationale de Bruxelles.

A suivre : http://www.aumontfamily.com

Généalogie & Histoire II

ACTE de RECONNAISSANCE du TITRE DE NOBLESSE
Et ARMES de la famille DE CHEOUX.


1 Je soussigné Escuyer Roi d’Armes de sa Sacrée Majesté Impériale
2 Roiale Catholiques Héraut Provincial sur le District du Bas
3 Rhin et dais Circonvoisins de son Altesse Seig Evêque et Prince
4 de Liège Duc de Bouillon Généalogiste et Armoriste du
5 St Empire-Romain étant requis du Noble Seig Jacque Evrard
6 Baptisé à Lignières l’an 1636 (rajouté entre les 2 lignes)
7 de Chéoux de lui depecher certificat en forme probante
8 et autentiq touchant la Noblesse et port des Armes de
9 sa famille, Certifie et atteste a tous ceux qu’il appartiendra
10 en faveur de Justice et de vérité que l’ancienne et Noble famille
11 de Chéoux au Duché de Luxembourg porte pour armoiries
12 et Blason un écu de gueul au lévrier rampant d’argent
13 colleté de gueul bordé et annelé d’or a trois roses d’argent
14 en chef posées sur ledit écu surmonté d’un heaume tourné
15 a droit ; treillé, grillé et lizeré d’or aux hachemens ou
16 Lambrequins et bourlet de gueul et d’argent d’ou porte
17 pour cimier un demi lévrier au blason de l’Ecu, et
18 que les descendants de cette famille ont de tout temps
19 îmmemorial etez tenus et reputez pour gentils
20 hommes et jouis des privilèges de Noblesse aÿants aussi
21 etez alliez a plusieurs anciennes et Nobles familles
22 comme d’Autel, de Sorée, de Harre, de Grandhan,
23 de Waha, de Lardenois de Ville, d’Anthine et autres
24 de quoy il mai apparu et consté tant par la Généalogie
25 de cette Noble famille reposante es archives heraldiques
26 de mon Noble Office que par instruct documents

1 Digne de foi et croyance
2 La vérité J’ay bien……en droit étant requis de depecher les preuves ?
3 signés de ma propre main et mariés du scel de mes armes
4 a donner J’ose en pareils cas pour savoir et valoir pour tout ou besoin serat
5 et offices fais en la Cire de Liège le dix sept novem….
6 mille sept cent et trente neuf.
7 Signé : Le Fort.

Les fiefs allodiaux
Transformés progressivement en terres vassales à partir de 1562

- Maison Henri Lambert - Henri Lambert à Bérimesnil
- Compogne - Jean Pousart de Compogne
- Longvillers
- Maboge
- Mohonval - Jehan Chevron résidant à Mohonvaux
- Moriville ou Moirville dit Japon - Laurent et Jean Huart de Moirville
- Chemin de Nadren - Jehan de Chemin
- Nisramont - Jean et Grégoire de Nisramont
- Allomont
- Du Maître à Orthenville - Jehan le Jeune Maître d’Orthenville
- Presles - Adam de Presles
- Rendeux Ste Marie - Jehan de Samrée (plus de Chéoux à cette date) en 1623
- Cour de Jean Genon à Roumont - Servais de Romon
- Roupage - Henri Gérard de Rupaige
- Clara à Velreux - Henri Clara de Velreux
- Jehan Marson de Wyompont - Jehan Marson de Wyompont en 1591
Les propriétaires non situés : - La veuve Jehan Guillaume
- Mathieu Bastines
- Louis de Noiseux
- La veuve Jehan Thiry de Cupaige
- Pierre Jehan Lambert mayeur d’Ortho le 2/6/1567

Et les arrières fiefs trop nombreux à énumérer

L’alleu ou terre franche que possédaient les Chéoux, Rendeux Ste Marie, ne dépendait donc pas de Durbuy, mais bien du comté de Laroche, siège des comtes de Luxembourg !
Concernant ces alleux, on en disait : « si est tenir terre de Dieu tant seulement, et ne doivent cens, rentes ni relief, ni autres redevances à vie ni à mort »
C’est clair, les propriétaires ne doivent ni tribut d’aucune sorte, ni hommage, et cet alleu est héréditaire.
« Les propriétaires étaient des petits souverains, dira Armand De Leuze, possédants au même titre que leur roi et aussi nobles quoique moins puissants …… »

Néanmoins, occupant quand même une parcelle dans un état, et cet état devant quand même être défendu, sinon protégé, les possesseurs d’alleux devaient tenir cheval et armements convenables au service du prince et participer à la défense du territoire dont ils faisaient quand même partie.

Mais bientôt ces alleux furent transformés en bénéfices, terres que le roi donnait à ses chevaliers et compagnons d’armes pour se les attacher sans les enrichir. Le bénéficier, contrairement au propriétaire d’alleux, se devait d’être fidèle au donateur, soit, service militaire sur réquisition, occupation des places fortes pour la défense, services civils et domestiques.
Ces alleux étaient de même transformés en bénéfice simplement lorsque son propriétaire se plaçait sous la protection d’un puissant seigneur qui avait charge de le défendre. La terre devenait alors vassale. L’un après l’autre les alleux se transformèrent ainsi en terres vassales et perdirent leurs priorités.

On comprend mieux que les Chéoux semblaient se moquer des qu’en dira-t-on et de l’opinion que pouvait avoir les autres seigneurs à leur encontre, on comprend mieux aussi qu’ils prétendaient, en cas de procès, n’avoir de comptes à rendre qu’à la justice des seigneurs comtes de Luxembourg.
A la limite, on comprend aussi pourquoi on ne parle pratiquement pas d’eux, pas de procès, pas de reliefs, pas d’hommage, pas de cens !

Dans le cadre de la recherche sur l’origine des Chéoux, l’étude des blasons devenue nécessaire à laissé filtrer quelques espoirs.
Les armoriaux français compulsés ont présentés des blasons de familles connues de la région qui nous intéresse, mais blasons trop élaborés, donc trop récents.
Par contre l’armorial du duché de Luxembourg de Claude Loutsch permet une approche plus en rapport avec les familles naissantes et plus proches de nous.

« de gueules à la levrette courant d’argent accolée et bouclée d’or au chef de même chargé de 3 roses de gueules » 

A suivre : http://www.aumontfamily.com

Généalogie & Histoire I

Les premiers seigneurs de Chéoux



Un peu d’Histoire…. belge

Chéoux, lieu, d’après « Terre Wallonne » est signalé à la même époque que l’abbaye de Stavelot puisqu’il est dit que «  Richaire céda à l’abbaye de Stavelot sept manses à Chéoux, cette donation comportait des bois avec une excellente pâture capable de nourrir à la glandée un millier de porcs par an. Cette cession fut approuvée par Arnoult de Corinthie qui régnait alors sur l’ancien royaume de Louis le Germanique… »

Il s’agit ici de Richaire, 11ème évêque de Tongres et Maestrich, qui serait décédé en 945. C’est en 891 que le roi Arnoult de Corinthie approuve « un échange » entre Richaire et les moines de l’abbaye de Stavelot……..

Déjà en 747, Ferrières était donné par le maire du palais Carloman à cette même abbaye. Mais d’après Joseph Lemmens « La mémoire de Monastères » l’abbaye de Stavelot aurait été créée par St Remacle qui avait reçu, de Grimoald, autre maire du Palais, un terrain à Cugnon (voir « Les Premiers Seigneurs de Cugnon ») pour y construire une abbaye, y vécut en ermite (ou pas du tout) pour en fin de compte créer Stavelot et Malmédy et ce, entre 647 et 650 !
Chéoux apparaît donc entre 647 et 891.

C’est en 888, apparemment, que Chéoux est divisé en 3 sections :
- Chéoux-Rendeux, qui devait être une terre franche, un alleu
- Chéoux-Noblesse
- Chéoux-Lavaux.

Chéoux-Noblesse possédait plusieurs châteaux sur son territoire, habités par des familles nobles dont : Chéoux, de Villers, de Groulard et les Favaige, mais ça, c’était un brin plus tard….

……le 26/7/1199, le traité de Dinant change le paysage. Le marquisat de Namur est dissous et Durbuy, Laroche ainsi que la prévôté de Poilvache sont rattachés au comté de Luxembourg dont le possesseur est, à ce moment, Thierry de Bar, époux de Ermesinde de Namur - Luxembourg, fille unique du comte Henri l’Aveugle, comte de Namur-Luxembourg.
Les habitants de Chéoux sont directement concernés puisqu’à présent leurs fiefs se trouvent dans le comté de Luxembourg !

Le premier personnage trouvé et attesté portant le nom de Chéoux est Melchior époux de Marie de Briffoz, fille de Jacques de Briffoz, seigneur du dit lieu (Villers aux Tours n’apparaît que bien plus tard sur un relevé des familles avec leur blason). Ils auront trois filles et un fils, d’après certains auteurs. Sans oublier un fils naturel, Thibault de Chéoux.

Le fond Monin possède quelques parchemins originaux et relativement anciens concernant cette famille de Chéoux, et, apparemment quelques autres plus récents dont je dirais qu’ils sont un essai de retranscription et c’est de là que proviennent certaines erreurs.

Un parchemin ancien parle de « Généalogie de la noble et très ancienne maison et famille de Chéoux »

Un poème (du curé Frogneux) vit le jour à l’occasion de la très fameuse et très épique bataille dite de « La guerre de la vache » - datée de 1275 et qui dura plusieurs années - à laquelle prit d’ailleurs part Gérard de Durbuy dit le comte de Luxembourg, et dans lequel apparaissent les de Chéoux :

« …sarteurs et bûcherons, qui vont, dit-on au sart bottés, en éperons…… »

Melchior de Chéoux, possède des biens à Durbuy, Chéoux, probablement Laroche, il est dit écuyer. Chéoux-Rendeux se situe sur la frontière établie par Jean l’Aveugle roi de Bohême et/ou le roi Wenscesla. Melchior portait probablement les armes et servait sous les ordres de Huart d’Autel qui était maréchal et sénéchal du Luxembourg et dirigeait le duché du Luxembourg (dont Chéoux-Rendeux faisait partie) au nom de son suzerain. On sait que Huart d’Autel lève des troupes à Durbuy en 1412, qu’il vivait sur un pied de guerre au château de Laroche, véritable forteresse, et qu’il se rallie à Philippe de Bourgogne en 1443. C’est aussi l’époque où le pays est à feu et à sang avec sa bande d’écorcheurs dirigés par Barthélémy d’Autel face à Philippe de Bourgogne…..
Voir les seigneurs d’Autel.

Melchior de Chéoux est donc le premier Chéoux attesté dans la région, né vers 1420, mais, Hemricourt, dans sa relation de « La guerre des Awans » en 1325 (contre les Waroux) cite un chevalier, Jean de Chier…… peut-être déformation du patronyme Chéoux, qui déjà se nommait au XIIème et XIII ème siècles, Chiu, et avant cela, Siu, en passant sans doute par Cheux.

Il existe effectivement une famille de Chier, portant blason, mais rien qui semble avoir un rapport avec Chéoux.

Et le 13/3/1448 on trouve sur un acte à Hodister, en tant que témoin, Melcion de Theu. Le blason (abîmé) semble bien être celui de Chéoux. S’agit-il d’une erreur de transcription - Cheu - ? Ou d’un deuxième patronyme qui définissait une possession - Theux - ?

Quand on sait la difficulté pour les patronymes de se fixer, ainsi que les problèmes d’écriture et de langue, le wallon étant déjà utilisé à cette époque, on peut comprendre que les patronymes aient subis pas mal de déformations.
Pour autre exemple, en 1482 de Briffoz s’écrivait de Breffe……

Nous aurions donc déjà des Chéoux en 1275 et Jean de Chéoux en 1325…..ensuite Melchior de Chéoux naît vers 1420.…..

A suivre : http://www.aumontfamily.com

mardi 31 juillet 2007

IV Suave mari magno...

« Il est doux, quand, sur la vaste mer, les vents soulèvent les flots, de regarder de la terre ferme, les terribles périls d’autrui. »
Vers de Lutèce « De natura rerum II »

Mais ce n’est assurément pas ce que ressent la mère putative, à qui « on » avait demandé de tenir le rôle de maman à un petit bout de trois mois, et quand, après trois ans de bons et loyaux services, « on » lui refuse la nécessaire visite à l’enfant qui ne comprend pas….. qui se trouve « puni » alors que ce sont les adultes qui se disputent !

Un droit de le voir tous les quinze jours, deux à trois heures, est-ce vraiment la mer à boire ?

Faut-il vraiment saisir la justice pour avoir gain de cause, avec tous les risques que cela comporte pour l’enfant, car les risques encourus par les adultes qui se veulent supérieurs à la justice et ne font aucun cas des suites désastreuses que pourrait avoir leur conduite, normal qu’on s’en désintéresse !

Quelques visites régulièrement programmées et l’enfant aurait ainsi conservé quelques repères, déjà qu’on lui interdit formellement de nommer « maman » celle qui s’est si bien occupée de lui durant ces années. Le prénom suffit, et voilà tout.

Quelques retrouvailles obtenues à grand peine….Avec à chaque fois des discussions avec Ahsim à n’en plus finir, des rancoeurs qu’on étale, des reproches qu’on se jette à brassées, des si, des pourquoi, des jamais, des mensonges et des trop tard, lancés à bout de bras, arides comme un désert, hargneux comme une mer en furie, dévastateurs comme un cyclone, avec, entre deux envols lyriques, le sourire contraint à l’enfant qui voit bien que rien ne va, qui lit la tristesse dans les yeux de maman … mais qui, réfugié un moment dans ses bras lui dit :

« Je croyais que je t’avais perdue, je t’aime, maman…. »

Dans le cadre des seules deux rencontres avec le "grand père", rencontres suggérées par la mère qui pensait ainsi rétablir un climat plus sain, des échanges verbaux moins stériles, c’était un tout autre son de cloche : discussions plus calmes, assurément, mais sans aboutissement constructif, puisque, en finale, le résultat sera tout aussi médiocre, quoique d’une autre texture.

Et refus rapide de tout contact….comment ne pas voir alors que seul l’esprit de vengeance commande les actes de ces gens, pas le bien de l’enfant !

A cet enfant il reste, à présent, papa, qu’il ne tardera guère à appeler maman, naturellement…. papy et mamy, lesquels le considèrent comme leur « chose », qu’ils ont offert à leur propre enfant soi-disant condamné, un jouet onéreux parmi tant d’autres….
Ils n’ont pas hésité à contourner les lois pour arriver à leur fin…. la pitié peut commander, la morale réprouver, mais la justice condamne à coup sûr les procédés utilisés ….

Ce qui n’était pas prévu dans ce plan bien monté, c’est l’éternelle confidence « sur l’oreiller », leur aventure est devenue le secret de Polichinelle !

Mais même sans aller jusque là, bien avant que démarre cette histoire, Ahsim faisait ses confidences à qui voulait bien l’entendre….. Offrant de faire de son vis-à-vis à l’oreille complaisante, une mère porteuse….. Il ne cachait pas son envie d’avoir un bébé bien à lui, c’était une idée fixe.

Mais il fallait une compagne, donc la quête était double.
Dès qu’il l’eut trouvée - et j’en reparlerai - il vira de son appartement celle qui partageait sa vie depuis quelques années et qu’il trouvait trop vieille pour le rôle qu’il voulait distribuer. Elle était et restera l’un de ses pantins-satellites le plus proche, accourant au simple claquement de doigts….

Mais bon, une garantie bancaire payée, un an de loyers réglés d’avance, quelques nouveaux meubles, devaient, dans l’esprit d’Ahsim, compenser la perte de la gratuité d’un gîte et du couvert dont son pantin avait profité durant de nombreuses années, sans parler du cadeau habituel de bienvenue qu’il offrait invariablement à ses conquêtes féminines : une voiture !

Ah, Ahsim, tes manières ne sont pas toujours bien honnêtes ainsi que nous allons le voir, tes mensonges éhontés pour couvrir tes agissements, trouver de l’argent à n’importe quel prix vont t’entraîner dans une spirale sans fin….

Vas-tu vraiment risquer de perdre l’amour de ta vie - du moins le prétends-tu - contre un droit de visite deux fois par mois ?

A suivre

V Tristes sires

VI Il était une fois

VII Paroles, Paroles

VIII Heureux qui comme Ulysse…

IX Un et Un font Trois

X Adoption, les règles

XI Statue d’airin

XII Petit bout, il faut que tu saches, un jour

XIII Et maintenant …

III Le manipulateur

Isabelle Nazare-Aga, dans son livre « Les manipulateurs sont parmi nous » les décrit à merveille et donne trente caractéristiques qui permettent de les cerner. Quelques unes sont flagrantes en ce qui concerne Ahsim, les voici :

- il culpabilise les autres au nom du lien familial, de l’amitié, de l’amour…..
- il reporte sa responsabilité sur les autres
- il ne communique jamais clairement ses demandes, sentiments ou opinions
- il critique, dévalorise et juge
- il sème la zizanie et crée la suspicion pour mieux régner
- Il se place en victime pour qu’on le plaigne, maladie exagérée etc…
- il ignore les demandes même s’il prétend s’en occuper
- il menace de façon déguisée ou fait un chantage ouvert
- il mise sur l’ignorance des autres et fait croire à sa supériorité
- il ment
- il prêche le faux pour savoir le vrai, déforme les propos et les interprète à sa manière
- il est égocentrique
- il ne supporte pas les critiques et nie l’évidence
- il ne tient aucun compte des droits, besoin ou désirs des autres
- il utilise très souvent le dernier moment pour demander, ordonner ou faire agir autrui
- il utilise des flatteries pour plaire, fait des cadeaux et se met aux petits soins pour l’autre
- il produit un état de malaise ou un sentiment de non-liberté
- il est parfaitement efficace pour atteindre ses propres buts, mais aux dépens d’autrui
- il est constamment l’objet de discussions entre gens qui le connaissent, alors même qu’il n’est pas là.

Voilà 19 caractéristiques qui cernent bien les agissements de notre héros, alors que dix suffisent pour être reconnu manipulateur !
Pour chacune de ces lignes, les souvenirs affluent.
Et c’est vrai que dans cette histoire, Ahsim avait fait le vide autour de sa compagne, tous les amis s’étaient écartés, égarés dans les méandres d’une amitié bafouée, ancienne, cependant, pour la plupart d’entre eux.
A chaque fois Ahsim parlait de sa maladie, dont nous savons à présent qu’elle est bien moins grave qu’il le prétendait, en passant par le descriptif de ses études de marketing en informatique, comptabilité et quoi encore Ahsim ??
Et à chaque fois il terminait avec l’étalage de sa richesse, ce qui, on s’en doute, n’était pas du goût de tout le monde.
Egocentrique, hé oui, il l’était. Tout tournait autour de lui, ce qui n’aurait guère été du goût de Copernic !

Le matin, tous les matins, il fallait lui porter sa tasse de cacao au lit, car rarement debout avant quatorze heures largement passées et tous les soirs, que dis-je, les nuits, sa compagne dormait sur le divan du salon parce que Ahsim veillait jusqu’à l’aube en zappant sur sa télé aux cinq cent programmes , et qu’il avait peur de rester seul !
Je me suis souvent demandé comment il fait à présent qu’il est vraiment seul, qui donc lui tient la main dans ses détresses parfois déclenchées à la vue d’une simple araignée !

Ahsim ne se trompe jamais, pas la peine de discuter, il a toujours raison. Lorsqu’il ne réussit pas ce qu’il entreprend, c’est toujours la faute de quelqu’un d’autre. Il fait faillite ? C’est parce que sa compagne l’a quitté !
Comment ne pas craindre de le voir aussi manipuler son « fils », quand on voit comment il domine ses amis, sa famille, ses pantins-satellites !

Ha ! Il a bien joué avec les sentiments.
Il souhaite faire un beau mariage ? Pas de problème, on envoie les invitations, on rameute tout le monde, on visite, pour le lieu, qui doit être à la hauteur de la situation, on commande la robe de mariée, rien n’est trop beau pour la fête voulue par Ahsim.

Parce que là aussi, c’est lui qui l’a voulu, comme il n’est pas bien portant, on ne sait jamais…. maman, papa, ouvrez donc votre portefeuille…

Il souhaite aussi s’attacher sa compagne, si serviable, qu’il manipule si bien….. Il sent qu’elle lui échappe… déjà… un peu….
Seule ombre au tableau, et elle est de taille, mais paradoxalement c’est aussi la goutte d’eau qui fera déborder le vase, près d’un mois avant la cérémonie, il annule le mariage à la maison communale.
Comment dans ces conditions ne pas se sentir trahie, manipulée, oui, encore ……. À quoi rime alors cette fête que par la suite on reprochera à la compagne qui se libère de ces entraves mensongères !
Fier comme Artaban, notre Ahsim, ce jour là, mais c’était compter sans le bruit des chaînes qu’on se décide à briser…
Même les beaux discours débités par tous ses pantins-satellites n’ont pas réussi à retenir la marche inexorable de l’envie de fuir ce monde factice, de zircon.

A suivre

lundi 23 juillet 2007

Le Jugement de Salomon - Préface -

Le Jugement de Salomon.... Tout le monde connaît !

Faut-il revenir sur l'histoire pour en comprendre le sens, oui.

Deux femmes se présentent devant Salomon, prétendant chacune être la mère d'un enfant, objet du litige.
L'une prétend donc qu'elle a accouché chez l'autre et que celle ci a ravi l'enfant et le prétend sien. L'autre femme nie.
Salomon réfléchit quelques secondes puis dit : garde, apportez une épée, que l'on coupe en deux cet enfant, de sorte que chacune soit mère d'une moitié !
A ces mots, la véritable mère se jette à genoux et implore Salomon : Je t'en prie seigneur, donne l'enfant à cette femme, laisse lui la vie.
Salomon relève le femme et lui dit: Tu es la mère de cet enfant, prends le et va .....

Chaque jour les journaux relatent des problèmes du même genre, des enfants enlevés par l'un des parents et que la justice même ne parvient pas à récupérer, du fait qu'ils sont à l'étranger.
Des problèmes de droit de garde, de droit de visite. Le père doit il être pénalisé simplement parce que l'enfant en bas âge est confié à sa mère, à la limite élevé par un parfait étranger ... avec plus ou moins de bonheur.....
Peu ou prou de considération pour les sentiments de l'enfant. Le juge décide, toujours pour le bien de l'enfant ??
Passons sur les discutions, les querelles des parents quand aux responsabilités de l'échec du couple qui a cependant généré ces enfants....
Passons sur les cas des enfants adoptés, achetés, qui sont ensuite l'enjeu de bagarres de mots, de vengeances contre le conjoint, esprit de clocher tellement obtus, que les risques sont grands de voir l'enfant payer cet entêtement.
Qu'à cela ne tienne, l'esprit de vengeance obscurcit la raison !
Bien souvent, cependant, le conjoint défaillant ne demande qu'à voir l'enfant 2 à 3h. tous les 15 jours. C'est encore trop, bien sûr, il faut faire payer l'abandon, lapider ce parent qui a simplement refusé, bien souvent, une certaine forme d'esclavage !
Que ferait Salomon dans ce cas précis ? Je ne sais, et l'on pourrait imaginer bien des sentences, arbitraires dans le cas des cours de justice, justes et mesurées dans le cas de Salomon.
Mais nous ne vivons plus à cette époque, des lois ont été élaborées, bonnes, moins bonnes, carrément mauvaises, mais d'application.
Des services sociaux existent, des juges pour enfants également.
Qu'en est-il quant à la loi sur les adoptions, les trafics d'enfants, la tutelle de l'Etat, la pro-tutelle, l'appel à la génétique, qu'y a-t-il de changé à tous ces niveaux ?
Les parents vont ils vraiment prendre le risque de voir une certaine justice régler leur litige, avec quel péril ?
Ceci est un prélude à l'histoire que j'ai commencé d'écrire. Chaque mois verra s'éclore un nouveau chapitre.
En exergue :
" Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé ne sera pas fortuite ..."

Vos avis, vos expériences, vos problèmes sur toutes ces questions, seront les bienvenus. Merci

amy_shamyra@hotmail.com
aimee.ingeveld@skynet.be
http://www.aumontfamily.com

Ce mal qu'on appelle "Cancer"

Ce mal qu’on appelle Cancer

Le cancer du col de l'utérus est consécutif - dans la très grande majorité des cas - à l'infection par le virus du papillome humain appelé plus communément HPV dont il existe de nombreux types, mais ce sont plus particulièrement les sérotypes 6, 11 et surtout 16 et 18, qui sont en cause.
Dans l'extrême majorité des cas, le système immunitaire parvient à contrôler spontanément l'infection virale contre laquelle Il n'existe pas de traitement médical efficace, alors que le virus est encore à l’état latent.

Le dosage sanguin de la créatinine permet d'évaluer un éventuel retentissement de la maladie sur les reins, ce qui témoignerait d'une maladie déjà avancée.

Les modalités du traitement dépendent du stade de la maladie, les stades précoces relèvent de la chirurgie. .
Les stades plus avancés relèvent de l'association de la radiothérapie et de la chimiothérapie.

Il faut savoir aussi qu'il n'existe pas de marqueur spécifique de la maladie dans le sang.
Le rythme des consultations dépend du stade de la maladie. Il est généralement bi-annuel pendant trois ans, puis annuel.
Il existe actuellement deux vaccins contre les souches de HPV responsables de la maladie. L'un d'eux est commercialisé ; il protège contre 4 sérotypes de HPV responsables de ce cancer. Un second, protégeant contre 2 sérotypes de HPV, devrait être disponible prochainement. Ces deux vaccins ne dispensent pas des frottis de dépistage. Pr Roland Bugat, Responsable du département de médecine, Centre Claudius Regaud, Toulouse.

Le virus du papillome humain peut s’étendre au vagin, à la vulve, au canal anal et, bien sûr, au rein.
Il n'existe pas d'examen de dépistage du cancer du rein. Dans ce cas, la chirurgie est nécessaire parce que les tumeurs du rein sont généralement très peu sensibles à la chimiothérapie et à la radiothérapie.
Les cancers du rein métastatiques ont initialement été traité par l'immunothérapie (traitement par interféron et interleukine-2). Cette immunothérapie était accompagné d'un grand nombre d'effets secondaires et difficilement tolérable pour les patients. Les anti-angiogéniques (molécule qui provoque la destruction des vaisseaux sanguins qui alimentent la tumeur) sont maintenant la référence dans le cancer du rein métastatique. Le sunitinib vient de démontrer son efficacité en première face à l'interféron. Le traitement de choix est donc le sunitinib (Sutent) en première ligne. Le temsirolimus est également une molécule nouvelle qui vient de démontrer son efficacité en terme de survie par rapport à l'interféron chez les patients ayant un cancer du rein métastatique de mauvais pronostic Un autre anti-angiogénique, le sorafenib (Nexavar) peut être proposé en deuxième ligne. Des stratégies d'association sont en cours pour déterminer la meilleure association.

L'immunothérapie entraîne -selon les produits employés- un syndrome « pseudo-grippal » (fièvre, courbatures, fatigue…), des troubles digestifs, des éruptions cutanées, des oedèmes, de l'hypotension, de la fatigue, des problèmes cardiaques…
Les anti-angiogéniques (sunitinib et sorafenib) entraînent également des effets secondaires : fatigue, hypertension artérielle, troubles digestifs, éruption cutanée, …
Professeur Stéphane Oudard, service d'oncologie médicale, HEGP